Il y a quelque chose qui m’échappe… présentée au Centre d’art Expression, Sainte-Hyacinthe, Canada.
Bois, plexiglass, dessous d’objets divers
5 X 5 X 1 pieds
Les dessous sont souvent destinés à ne pas être vus, mais pourtant, ils peuvent quelquefois cacher ou dissimuler des éléments secrets ou des informations importantes, tels que: des avertissements, des directives, des lacunes, etc. De plus, les dessous peuvent souligner le côté plus négatif des choses, tel que: l’infériorité, l’insuffisance, la faiblesse, la contrainte, l’obéissance, par rapport à un pouvoir. De la sorte, je tente ici, de me soustraire à ces conformations en les mettant tout simplement en évidence.
Par exemple, une vitre révèle autant qu’elle dissimule; elle stimule, mais isole également. Paradoxalement, cette aliénation permet de déclencher un désir et par le fait même, de créer un manque. Le plafond vitré agit donc symboliquement comme protection mais emprisonne également. Par sa transparence, une vitrine nous permet de voir, mais peut aussi bien nous empêcher d’entendre ou de toucher. Par conséquent, les dessous contiennent souvent une source de frustration (interdictions, mises en garde, dates d’expiration, prix, etc.) et la chose la plus commune, dès qu’on nous la cache ou nous l’interdit, devient un délice; tout comme la force mystérieuse d’un secret ou d’un chuchotement.
Se cacher pour cacher une vérité, une colère. Se cacher pour se défendre contre l’humiliation. Se cacher comme façon intelligente d’avoir tort. Se cacher c’est de dire que vous n’avez pas tout à fait raison, c’est lâcher prise, c’est d’être pris entre-deux (vérités ou mensonges), c’est se compromettre, c’est se protéger contre soi-même, c’est se faire croire qu’on a toujours le contrôle, etc.