À Priori / Aporie, Intervention dans le dépôt du centre de diffusion du – 2004 Centre de Diffusion et d’expérimentation – UQAM, Montréal, Canada.
L’installation consistait à intervenir (exposé) dans un dépôt et d’exposer son contenu dans l’espace habituel d’exposition (la galerie). En observant l’amas d’objets au centre de la galerie, il était très intéressant de constater les traces des expositions précédantes et d’avoir la « permission » de voir ce qui est habituellement caché. L’idée était de jouer avec des apories (contradictions) pour déjouer les a prioris (attentes) du spectateur.
En se dirigeant vers le dépôt le spectateur constatait que le plancher avait été peint orange et qu’une poutre en tension, allongée d’une bouteille de lave-vitre, semblait précaire et soutenir l’entrée En entrant à l’intérieur, un détecteur de mouvement déclanchait un girophare et un couteau électrique qui faisait un bruit énorme (effet de surprise et saut garantie !). Une fois à l’intérieur, une affiche était déclouée à un coin… En dessous de l’affiche se trouvait une tablette sur laquelle il y avait un clou et un marteau. Pouvions-nous replacer l’affiche? Impossible car, en fait, le clou était une reproduction holographique!
Tout au long de son parcours, le spectateur angoissé découvrait différents « pièges » et différents dispositifs:
– Une tablette instable, soutenue par des poutres en tension, qui menace de s’crouler à chaque fois que le girophare est activé.
– Un chuchotement incompréhensible, sortant d’un haut-parleur, placé en haut d’une échelle innaccessible.
– Le portrait d’un individu qui semble avoir peur qu’un sac, rempli de couvercles, lui tombe dessus.
– Un couteau électrique qui coupe peu à peu une corde en tension à chaque fois qu’un nouveau visiteur entre, et qui menace de faire tomber une boîte (supendue par la corde) sur le prochain qui pénètrera dans le dépôt.
– Etc…
Peu à peu, le spectateur constatait qu’il était victime d’une anarque, que tout était faux et qu’il n’avait aucun contrôle sur la situation. Soit qu’il constatait que les pièges étaient faux, soit qu’il était devant des impossibilités ou qu’il était simplement devant de faux dispositifs.